MAY APSASSIN À GAT TAH KWĄ̂ (MONTNEY)
DZVMCDV-7-08-05-1.
Et avant nous, notre grand-père et notre grand-mère. Et après, notre père et notre mère, et ensuite nous. Et la génération d'après, notre petite fille, notre petit fils, notre fille aînée, notre fils aîné. On continue comme ça.
Mais aujourd'hui, un tas de choses se perdent. On perd même sa langue, et j'espère juste, je veux que ça revienne... parler notre langue, le Beaver, et les Cris parlent leur langue, le Cri. Par ici, dans [la réserve] Blueberry, il y a, on ne parle plus que l'anglais.
Peu importe qui nous a raconté ces légendes, il a entendu de mon père et j'ai entendu de mon père, ou de ma tante Marie Pouce-Coupé, et on a tous bien écouté et aujourd'hui, on s'en souvient encore. On vous les raconte, à vous et à qui veut les écouter. Et c'est ce que je disais à ma famille. Je dis "Allez à l'école, gardez votre langue, gardez votre mode de vie traditionnel, et vous serez quelqu'un de bien à cent pour cent."
J'ai dit, je lui ai dit, "Quand je serai partie, tu pourras continuer." Cheyenne, la fille de Ronnie - j'étais à Doig. Elle a raconté la légende de ce gars qui avait des yeux dans le ventre? Elle a dit: "Ma grand-mère, raconte-moi, raconte une histoire comme ça." Ils se sont tous assis dehors, je crois qu'ils ont fait un feu. Et elle a raconté l'histoire, et tous les petits enfants se tenaient tranquilles. Sandra disait, et j'ai dit: "C'est bien qu'ils apprennent quelque chose de ce que je te raconte." Tu vois, on fait que transmettre, à partir de ça, et de ça et toutes ces choses. Même aujourd'hui, tanner la peau de l'orignal, coudre les mocassins, c'est difficile ici de trouver des petites perles.
Et je crois, j'espère que tout va revenir comme avant, mais ça n'en a pas l'air. Le monde se rapproche. Et tout ça, cette réserve, Dane-zaa nanéʔ, c'est juste ici, yíído̹ne [de l'autre côté de la rivière]. À cette époque, il y avait notre famille, nos cousins,
nos oncles, nos tantes, il y avait plein de gens et aujourd'hui, regarde, juste moi et Tommy. Nos parents ont disparu
Et maintenant, juste lui et moi, nous, Billy, et Madeleine, et Annie, Margie. Toutes ces choses écrites dans le journal, en 1920, 1930, en quarante, en cinquante. Quelqu'un les a retrouvées, et on peut voir ce qu'il y avait là, et comment on vivait. C'était bien, autrefois, les gens étaient gentils, polis et ils aidaient toujours. On était là pour tout le monde, pour les enfants de tous. Ceux qui n'avaient pas de maison, on leur disait: "Viens manger chez moi. Vous êtes bienvenus." C'est ce que disaient nos ancêtres.
C'était vraiment bien. Et j'espère que tous ces jeunes vont garder leur langue, comme ça ils iront quelque part, ils auront leurs croyances, leur école. Une chose que je sais, c'est que l'école est très importante, et c'est pour l'avenir de nos enfants.